Quelques références pour (dé)Jouer le réel
lien vers le miro (https://miro.com/welcomeonboard/eFBubnZLbjZmSUNlQnQxY3UweWJJQ2lTQlVZU3lEbEJSZHA0Z2xPcklRazhqV2RLS2JCQ2REVFhKQWVCU3NYYnwzNDU4NzY0NTE5Mjg1NzQwNDc4?invite_link_id=712155196197)
Fiction <–> Réalité
« At the core of this is a question of agency to manifest things that may not fit in acknowledge realities, supposed oddities, into the public: things that, by merely existing, could morph that public. To create fictions that are designed to flood into realities with a potency that will adjust these realities. […]
As this piece weaves a novel, an explicatory text and visual evidence together, it is enacting its proposal that reality is merely manifested fiction, in this context called Active Fiction, activated and manifested through its adoption by a power structure. Dormant Fiction is a system of logic taht may or may not transform into an Active Fiction; such a transformation would depend on a network of power adopting it. Reality is a state of existing in an arena of enacted fiction. Reality is not the opposite of fiction. It is not non-fiction. Perhaps it is possible to envision a forma of discourse about constructive fiction through a discussion about memories and futures negotiating the same place in a cycle of Active and Dormant fictions. This could allow for a consideration of another “same place” that presents an inhabitable, non-violent multitude of modalities that would allow for thriving growth outside of democracy. »
Raafat Majzoub, “Writing as Architecture: Performing Reality Until Reality Complies”, antiAtlas Journal n°2, 2017
Apparitions dans le récit
Expérience collective le Général Instin : https://remue.net/d-instin
« Au départ c’est une déambulation dans Paris, cimetière Montparnasse. La découverte d’une tombe étrange, celle du général Hinstin (1831-1905), avec vitrail détérioré par le travail du temps, qui défigure le visage inscrit. Une photo en est tirée. Une photo, puis une série de photos, par Juliette Soubrier.
L’image trouble, les détails accentuent le trouble. C’est aussi le début du caractère collectif et transdisciplinaire du projet. Quel projet ? S’emparer du général, qui perd au passage son H qui le faisait humain historique, devient personnage-entité. S’emparer du général et lui donner une seconde vie, faire passer cet inconnu à la postérité. Pris au mot : le généraliser.
Le général devient alors ancêtre universel, soldat spectre mais aussi concept fantôme et état d’esprit, exploré dans ses décalages par Patrick Chatelier, initiateur du projet, puis par d’autres.[…]
Indistinct sur son vitrail, traversé par la lumière, il est et n’est pas, il ouvre les possibles. Devant une telle image on ne sait qui regarde, qui est regardé : le miroir (se) dissout. Et c’est cet endroit, cet entre-deux vibratoire en chacun comme en tous, qui signe la marque d’Instin. »
Grégory Delaplace, “Les fantômes sont des choses qui arrivent : Surgissement des morts et apparitions spectrales“, Etapes, 2018
«Que se passe-t-il lorsque les morts apparaissent, lorsque les fantômes se manifestent ? Par-delà la diversité des contextes, des époques et des approches adoptées, il s’agit ici d’envisager les fantômes non seulement comme des choses auxquelles on croit (ou non), mais aussi et surtout comme des choses qui arrivent, comme des événements. Par les institutions qu’ils mettent en branle, les doutes qu’ils occasionnent ou les solutions auxquelles ils donnent lieu, ces événements activent les solidarités, ravivent les conflits et tracent le contour des collectifs ; en un mot, ils contraignent les vivants à recomposer leur monde. Documenter une apparition invite non seulement à se demander ce qui apparaît – à décrire la forme que peuvent prendre les fantômes à travers le monde – mais aussi ce que les apparitions font apparaître – ce qu’un fantôme rend visible lors de son surgissement. »
Flux de récits simultanés
Virginia Woolf,Les Vagues, 1931
Maurice Roche, Compact, 1966
Judy Malloy, Yellow Bowl, 1992
« Meanwhile, I felt The Yellow Bowl got at something about the simultaneous tracks of a mental life, and about how our memories and ideas, fictions and physical realities all ping off one another; about how the past and the present, the read and the imagined, can coexist in our minds in an exceptionally vivid way, and indeed be in dialogue with each other and influence our actions from moment to moment every day. »
Pier-re, OLD_ニック_LOG, 2019
Communist Sister, Elliott Herriman, Winter, 2021
Stratégie de Licriture / Reariting
Développer une pratique d’écriture-lecture simultanée :
« Licriture est une lecture et une écriture qui se déroule entre plusieurs personnes sur un seul et même pad d’écriture numérique collectif. Au départ, les participants trouvent un court texte sur le pad. Pendant un créneau horaire précis, ils le lisent tout en écrivant leurs notes, idées, réactions, digressions, les unes à travers les autres. Les auteurs sont libres de déchirer le texte en analysant collectivement certaines parties au fur et à mesure de leur lecture, ou de s’en détourner pour se concentrer sur le flux de mots et de couleurs des autres qui commencent à se former sur la page. Il ne s’agit pas de produire ensemble un texte, mais d’utiliser la licriture comme technique pour réfléchir un texte ensemble. »
Annie Abrahams, A l’ocassion de l’Open Publishing Fest, 2021
Témoignage autour d’une expérience de Licriture :
« Licriture / Reariting propose un exercice collectif aux rythmes multiples, où une ardeur effrénée côtoie une réflexion méditative. Ecriture collaborative à plusieurs sur un même document en ligne, un texte est donné en amont, servant de source - d’inspiration, de débat, de conflit et d’inventivité, à lire soit tantôt soit pendant le moment présent. Libre aux auteurs de le dépecer et d’en analyser collectivement des pans au fur et à mesure de la lecture ou de s’en détourner pour se concentrer sur le flux de paroles et de couleurs qui commence à se former sur la page. »
Alix Desaubliaux, “Intimité dans les temps plats”, 2021
Plus de travaux d’Annie Abrahams :
Annie Abrahams, Diffractive Reading in the Reading Club
https://aabrahams.files.wordpress.com/2019/07/diffractive-1.pdf
https://readingclub.fr/info
Références complémentaires
Concevoir un récit porté par un point de vue, une voix :
« Ce que savait Maisie est sans doute, de tous ses romans, celui qui nous montre le mieux la délicate intrication de son style et de sa technique narrative. Souvent qualifié d’« auteur difficile », du fait de la multiplicité des points de vue attribués au narrateur et de l’ordonnancement subtil des séquences narratives, James excelle dans le maniement de ces procédés pour donner la parole à chacune et chacun, en même temps qu’à personne. C’est surtout cette difficulté à localiser précisément le narrateur qui donne au récit son mystère et ses ambiguïtés. Nombreux sont donc les écrivains qui ont écrit sur Maisie. Borges en a fait une sinistre histoire d’adultère, vue par les yeux d’une fillette proche de la puberté, et supposée ne pas comprendre grand-chose à ce qui se passe autour d’elle ; un mixte d’Alice et de Lolita, en quelque sorte. »
What Maisie knew, Henry James https://www.cairn.info/revue-la-cause-freudienne-2010-1-page-176.htm
Voir le sens caché, de l’interprétation à donner d’une oeuvre littéraire, caché pour beaucoup, visible pour ceux qui regarde avec beaucoup d’attention :The Figure in the carpet, Henry James
Le roman inspire certaines oeuvres : http://www.bugadacargnel.com/fr/exhibitions/30072-the-figure-in-the-carpet
Pour ce qui est des forces invisibles (hasard) qui façonnent une destinée :
« Ce qui m’intéressait le plus, ai-je précisé, c’étaient des histoires non conformes à ce que nous attendons de l’existence, des anecdotes révélatrices des forces mystérieuses et ignorées qui agissent dans nos vies, dans nos histoires de famille, dans nos esprits et nos corps, dans nos âmes. En d’autres termes, des histoires vraies aux allures de fiction. »
Paul Auster, Je pensais que mon père était dieu https://www.actes-sud.fr/catalogue/je-pensais-que-mon-pere-etait-dieu-0
Penser la Littératube :
« Par LittéraTube, je propose de désigner un corpus nouveau et en expansion constante, regroupant les expériences actuelles de vidéo-écriture (l’image est ainsi empruntée à la chaîne de François Bon) qui explorent un pan audio-visuel de la littérature diffusée sur Internet. Qu’il s’agisse de contenus nativement numériques et « YouTubéens », c’est-à-dire pensés et créés pour être mis à disposition d’un public d’internautes usagers du site, ou de contenus provenant d’autres médias (TV, radio, captations) et désormais remédiatisés, transférés sur la plateforme, au prix parfois de modifications et d’altérations éventuelles. C’est un écosystème littéraire inédit qui se construit ici, interrogeant le statut du littéraire via la mise en place de modalités neuves de publication. »
https://www.preac-ara.fr/litterature/quest-ce-que-la-litteratube%E2%80%AF/
https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/caEoMKG
Ecrire à plusieurs comme une manière de faire apparaître le groupe :
« The memory made me realize that plotting a narrative is a logical, algorithmic operation, albeit one that has an infinite number of possible outcomes, rather than one correct resolution. Building a plot is like creating an algorithm from scratch, starting before the problem is even defined and then backtracking after the desired solution has been selected. »